« 1940, la voie de l’engagement »

Afin d’accompagner les élèves et leurs professeurs et d’orienter leur réflexion sur le thème du Concours national de la résistance et de la déportation (CNRD) 2019-2020, « 1940. Entrer en résistance. Comprendre, refuser, résister », le Mémorial de la Shoah a conçu une exposition itinérante destinée à voyager dans les établissements qui en feront la demande tout au long de l’année. Cette exposition s’attache aux parcours d’individus qui s’engagent dès 1940 en les brossant à travers la diversité des statuts des territoires de la France métropolitaine, de Londres, de l’Empire et du reste du Monde.

Nous vous présentons ici un résumé thématique de cette exposition.

 

   RÉSERVER l’exposition itinérante

 

 

INTRODUCTION

Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne, en réponse à l’agression contre la Pologne le 1er septembre. Les Alliés optent pour un choix stratégique largement hérité de 1914-1918. Les armées françaises et britanniques se massent le long de la frontière allemande, derrière la ligne Maginot. Hormis quelques escarmouches, aucun affrontement n’a lieu jusqu’au printemps 1940. C’est cette période qu’on nommera la « drôle de guerre ».

Le 10 mai 1940, l’armée allemande attaque la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, qui étaient restés neutres. Ils sont rapidement balayés et, le 12 mai 1940,  l’offensive se porte contre la France, dont les défenses sont écrasées. Le 14 juin 1940 la Wehrmacht entre dans Paris. Le 16 juin, le maréchal Pétain est nommé président du conseil. Dès le lendemain, il demande l’armistice et appel à l’arrêt des combats.

Le 22 juin 1940 l’armistice est signé, la France métropolitaine est occupée aux deux tiers.

 

 

LA ZONE LIBRE / VICHY

Le 10 juillet 1940 les parlementaires confèrent au maréchal Pétain les pleins pouvoirs. Le lendemain, celui-ci s’arroge le pouvoir législatif. L’État français voit le jour. Pétain et ses hommes lancent alors la politique de Révolution nationale, destinée à redresser le pays en s’attaquant à ceux qui sont désignés comme étant responsables de la défaite : Juifs, démocrates, francs-maçons, étrangers.

Vichy écarte de l’État et des administrations ceux identifiés comme étant trop républicains, muselle l’opposition politique et contrôle étroitement la presse. Dès l’été, le régime jette les bases d’une politique antisémite qui est concrétisée en octobre 1940 avec le « statut des Juifs ».

Le 24 octobre, Pétain rencontre Adolf Hitler à Montoire et annonce entrer « dans la voie de la collaboration » avec l’Allemagne.

 

 

LA ZONE OCCUPÉE 

Par les accords d’armistice, Pétain concède, entre autres, aux Allemands le droit d’occuper les deux tiers de la France, dont Paris, et s’engage à ce que les administrations françaises collaborent avec l’occupant et mettent en œuvre ses mesures.

Dès lors, les agents de l’Etat sont chargés de l’application tant de la loi française que de celle promulguée par les Allemands pour la zone occupée.

Fin septembre 1940, alors que Vichy prépare sa propre législation antisémite, les Allemands promulguent la première ordonnance contre les Juifs.

 

Voir l’ordonnance

LA ZONE RATTACHÉE 

Le Nord-Pas-de-Calais se trouve rattaché, à partir du 18 juin 1940, au gouvernement militaire allemand de Bruxelles, et non plus à celui de Paris. Cette « zone rattachée » demeure française mais est séparée du reste du pays, dont elle est largement coupée, et se trouve soumise à la législation allemande pour la Belgique. En outre, la zone côtière du Nord-Pas-de-Calais, baptisée la « zone rouge », est elle-même soumise à un régime particulier en raison de son importance stratégique et rend les conditions de vie des populations locales difficiles.

 

LA ZONE ANNEXÉE 

Le sort de l’Alsace et de la Moselle s’inscrit dans l’histoire longue des revendications allemandes sur ces deux territoires. Le 28 juin 1940, jour anniversaire du traité de Versailles, Adolf Hitler se rend à Strasbourg pour signifier l’intégration de la région au Reich. Devenues parties intégrantes du IIIe Reich, l’Alsace et la Moselle sont dirigées chacune par un gauleiter. Les administrations, structures et organisations préexistantes sont démantelées ou interdites, laissant la place à l’appareil nazi qui met en œuvre une politique de germanisation, la langue allemande remplaçant le français désormais interdit.

Dès le 13 juillet, les autorités expulsent vers la zone libre les 3 000 derniers Juifs encore présents.

 

 

LONDRES

Le 17 juin 1940, le général Charles de Gaulle, nommé quelques jours plus tôt sous-secrétaire d’Etat à la guerre, rejoint l’Angleterre. Le lendemain, il lance à la BBC un appel aux Français à le rallier afin de poursuivre le combat.

Parmi les dizaines de milliers de soldats français présents en Angleterre, seuls 3 000 décident de rester pour continuer la lutte, les autres regagnant la France. Durant l’été 1940, quelques milliers de volontaires français rejoignent l’Angleterre, venus de tous horizons, aussi bien des militaires que des civils. La France libre peu à peu se renforce et s’organise, créant les structures d’un gouvernement en exil.

 

 

L’EMPIRE

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la France dispose du deuxième empire colonial au monde. Il s’étend sur 12 millions de kilomètres carrés et compte une population de près de 69 millions de personnes, soit plus que la métropole avec ses 41 millions d’habitants, qui lui confère une importance considérable dans le cadre de la guerre.

Vichy compte sur ces territoires pour, malgré la défaite, affirmer une puissance revendiquée. Pourtant, un certain nombre de territoires rejettent Vichy, manifestent leur volonté de continuer le combat et leur souhait de soutenir de Gaulle. Ces ralliements font désormais de la France libre une entité concrète, disposant d’un territoire, de l’appui des populations et d’une légitimité. Mais ils ont également une importance qui dépasse le cadre politique. Avec le Tchad, qui dispose d’une frontière avec la Libye italienne, il est possible de porter le combat directement contre l’ennemi.

 

carte de l’empire français

 

LES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER 

La question des Français vivant à l’étranger, au-delà des frontières de la France et de ses territoires répartis à travers le monde, constitue un enjeu dès la défaite. Plusieurs centaines de milliers de Français résident à l’étranger, particulièrement en Amérique et en Océanie, et sont loin de soutenir le régime de Vichy. Avec la défaite, de nombreux autres les rejoignent, préférant quitter la France de Vichy et de l’Occupation pour prendre le chemin de l’exil.

A partir de l’été 1940, des comités de la France libre voient le jour à travers le monde, constituant les bases d’une diplomatie parallèle et affaiblissant à l’étranger l’image du régime de Vichy.